Avant cvb Montpellier dans l'hebdomadaire l'affranchi :
"Les spectateurs du CVB sont chanceux"...
...Au cours des trois derniers matchs à domicile, ils entrent dans la salle Jean Masson la peau fraîche du froid de la rue et en ressortent la face animée comme lorsque l’on donne à boire à des enfants du vin pur. Avec une cinquième manche interminable face à Poitiers, le cœur du public voyageait dans un ascenseur émotionnel incessant avec la fin heureuse des films d’avant où le gentil finit toujours par triompher.
Tout avait commencé mollement avec un faux rythme imprimé par l’équipe adverse. Le CVB s’enfonçait dans le piège comme on se délasse dans un canapé dont on connaît tous les replis. Menés deux sets à rien, les chaumontais finiront par égaliser à deux manches partout. Les spectateurs ne le savaient pas mais le meilleur restait à venir. Déjà à la cinquième manche décisive, une avance locale de 4 points était effacé grâce aux services d’un joueur au corps d’athlète et au mental en béton. Nimir criblait de ses balles la réception locale. Le coach chaumontais usait des artifices habituels pour casser la routine du néerlandais. Rien à faire mais l’équipe locale reprendra finalement un nouvel avantage au point d’obtenir trois balles de match. Mais Nimir revient au service avec un nouvel ace avec un ballon touchant la ligne. Silvano PRANDI, dont le surnom de professeur l’arme généralement d’une patience magnifique doublée d’une froideur magistrale sent cependant la colère monter en lui et son cœur commençait à saigner d’indignation. Son calvaire se poursuivait après le deuxième service gagnant consécutif pour l’égalisation de Poitevine sur un ballon effleurant les limites du terrain. L’entraîneur chaumontais voyait sa lente éducation d’homme civilisé s’effriter en même temps que la révolte soulevait tout son être. Les bras levés, animés de mouvements adressés à l’arbitre, l’italien criait à l’injustice sans pouvoir davantage infléchir la décision de l’arbitre.
Un peu plus tard, dans une ambiance chauffée à blanc, un point s’éternise. Un ballon qui voyage de part et d’autre du filet jusqu’à faire perdre la tête à quelques uns. Le passeur chaumontais, persuadé que le ballon est tombé dans le camp adverse, s’est déjà arrêté de jouer et reste immobile au milieu du terrain. Il est bousculé par ses partenaires qui ressemblent à des voyageurs en retard au milieu d’une gare encombrée. Le point revient finalement à l’équipe locale. Les spectateurs n’en peuvent plus mais il faudra attendre encore bonnes minutes pour assister à la victoire du CVB sur un ultime service gagnant du capitaine chaumontais Wounembaina.
Si le public s’anime à l’approche des fins de rencontre, les arbitres redoublent d’attention pour éviter les erreurs néfastes au résultat sportif. Certes, chacun connaît bien les règles du volley et voudrait se transformer en arbitre lorsque cela est nécessaire. Pourtant à Chaumont ou ailleurs, les droits de l’équipe qui évolue à domicile ne sont pas plus importants que ceux de la formation visiteuse. Et cela même si les officiels ressentent le souffle de tout un peuple à Jean Masson lorsqu’ils prennent une décision qui contrarie les intentions de l’équipe locale. Vous aviez compris que le volley professionnel reste trop pauvre pour intéresser par l’argent la fonction arbitrale limitant ainsi leur nombre à une poignée. Si un jour de match, comme cela est déjà arrivé, ils devaient prendre une décision bonne ou mauvaise mais contraire à nos espérances, nul doute que nous saurions comprendre ceux qui ont fait de l’impartialité leur crédo. En attendant, il paraît que les arbitres demandent à venir à Jean Masson. L’ambiance probablement. Toujours plus intéressant que de s’enfermer dans son pavillon le Week-end et de faire gueuler son chien au passage des promeneurs.
Le leader débarque à Jean Masson. Evidemment, le CVB rêverait d’inscrire à son carnet de bal une équipe invaincue en championnat cette année. Montpellier cachait une pépite la saison passée à l’instar du jeune Boyer l’an dernier. A même pas 20 ans, Jean PATRY balance depuis le début de saison des attaques venues de la lune. Avec la retraite de Rouzier en équipe de France, le poste de pointu reste une terre prometteuse pour celui qui saura gagner la confiance de l’entraîneur national. Thibaut Rossard, parti en Pologne, possède peut-être une petite longueur d’avance mais le public pourra juger de la valeur des autres prétendants au cours de cette confrontation directe entre les deux jeunes attaquants.